Les parcs nationaux les plus beaux et les plus étonnants

Les parcs nationaux les plus beaux et les plus étonnants

DONANA

KILLARNEY

NORDVEST- SPITSBERGEN

SNOWDONIA

LACS DE PLITVICE

LAKE DISTRICT

MERCANTOUR

 

I y a quelque chose de profondément saisissant dans la dimension et la beauté des parcs nationaux disséminés sur toute la planète. Depuis la création de celui de Yellowstone par le président américain Ulysses S. Grant, en 1872, (‘idée de protéger la faune et la flore qu’ils abritent et d’assurer l’émerveillement de chaque visiteur désirant s’imprégner de leur grandeur a essaimé sur tous les continents.
Mais ces parcs sont bien davantage que des espaces sauvages préservés. IIS s’adressent nos souvenirs les plus enfouis, un savoir caché au plus profond de nous-mêmes, lié à notre relation très ancienne avec l’environnement naturel. Ils inspirent une forme de vénération, et ont le pouvoir d’éveiller nos sens et de nous faire sentir vivant. Leur splendeur infinie offre une échappatoire au stress et à l’agitation, et la possibilité de vivre des expériences inoubliables. Même chez ceux qui ne sont pas familiers avec la nature indomptée, ces parcs instillent du respect par leur caractère vierge.
Et comme l’a écrit John Muir, l’ancêtre des écologistes, ils distillent le désir de «jeter une miche de pain et une livre de thé dans un vieux sac, et de sauter par-dessus la clôture».
Les parcs nationaux les plus beaux et les plus étonnants du monde nous proposent des aventures et des plaisirs divers, mais tous ont le même pouvoir de nous rendre humbles, de nous revigorer et de nous inspirer.

MERCANTOUR
Parc national, France
Au détour d’un sentier vieux de 2000 ans, vous voilà entouré par des dizaines de moutons, dont les bêlements se mêlent au timbre de leurs cloches. La transhumance, migration saisonnière du fond des vallées jusqu’aux hauteurs, rythme la vie du Mercantour. Le parc, qui serpente à travers les Alpes-Maritimes et les Alpes-de- Haute-Provence et longe la frontière italienne sur 80 km, est entouré d’une zone tampon où la sylviculture et l’élevage – ovin en particulier se frottent à l’industrie touristique en plein essor. Bien que les abords du parc permettent des activités comme le ski et le rafting, celles-ci ne sont pas permises dans le Mercantour, qui privilégie la randonnée alpine.
Le mot Mercantour signifie «limite» ou «frontière», sans cesse redéfinies par les vallées et les sommets spectaculaires du parc. L’ascension de la cime du Gélas (3143 m) permet aux randonneurs d’entamer leur marche tôt le matin à travers les champs d’oliviers, et de prendre une grande bouffée d’air alpin I’ après-midi.
Pour vous faire une idée de l’ampleur de ce superbe territoire, testez votre résistance pendant cinq jours sur le sentier de grande randonnée 52.

VOUS SOUHAITEZ PASSER UNE JOURNÉE DANS LE PARC ?
Empruntez le GR vers la mer
Naguère une étape sur la route du sel qui relie le Piémont à Nice, Saint-Martin-Vésubie est fière de ses ruelles pavées, de son fort médiéval, de sa culture locale et de son accès aux grandes randonnées dans le parc.
Faites tout ou partie du GR 52 pour savourer la beauté naturelle du Mercantour.

DONANA
Parc national, Espagne
Ce paysage varié de marais, de dunes et de terres boisées a joui de la protection de la royauté espagnole des siècles durant. Philippe IV et Alphonse Xlll y chassaient le gibier d’eau. Même avec de telles faveurs royales, Donana a conservé sa merveilleuse virginité et reste l’un des territoires de protection de la nature les plus connus en Europe.
Les zones humides du parc, qui fournissent un refuge à près d’un demi-million d’oiseaux – telle la sarcelle marbrée menacée sont un rêve pour les ornithologues amateurs.
Le parc abrite aussi l’une des plus grandes héronnières de la Méditerranée. Si vous pouviez rester toute l’année sur cette bande de littoral préservé, vous auriez le luxe de voir la moitié des espèces d’oiseaux d’Europe profiter de cette abondance et de cette tranquillité. Ici, l’hiver est accueillant pour les canards, les oies et des espèces d’oiseaux d’eau menacées, comme l’érismature à tête blanche, laquelle est suivie, au printemps, par la spatule d’Afrique au bec élégant.
Au gré des sentiers, des abris conçus tout exprès vous permettent de contempler à loisir des chevaux et des daims se nourrissant le long des marécages.
PASSER UNE JOURNÉE DANS LE PARC ?
Observer les animaux
Inscrivez-vous un circuit organisé pour obtenir un plein accès au parc, puis installez-vous dans l’un de ses abris pour observer les oiseaux. Tentez aussi de repérer des créatures aussi sauvages que le cerf rouge d’Espagne, la mangouste d’Égypte et le lynx d’Espagne, aux oreilles broussailleuses et à la collerette poilue – en danger critique d’extinction.

KILLARNEY
Parc national, Irlande
Le paysage de Killarney connait de riches nuances de vert en raison de la bruine fréquente qui tombe sur les champs et les lacs. Loin d’être un obstacle, elle participe à la magie de ce parc de 106 km2. Ici, des châteaux imprégnés d’histoire semblent lovés dans la douceur veloutée des champs cernés par les montagnes et les vieilles forêts. Situé dans le sud-ouest de l’ Irlande, le parc de Killarney abrite la plus haute chaine de montagnes de l’île, les McGillycuddy’s Reeks, dont le seul nom est une invitation au vagabondage.
Ses sommets culminent à près de 1100 m. Sous les Reeks montagnes noires»), trois beaux lacs, couvrant environ un quart du parc, sont réputés chez les pécheurs pour leurs saumons et leurs truites. Au Muckross Lake, celui du milieu, montez jusqu’aux chutes de Torc (18 m), qui cascadent à travers les mousses et les frênes.
Ceux qui souhaitent prolonger la balade traverseront en barque le Lough Leane, le lac du bas, ou le Muckross Lake, pour gagner ä pied ou en charrette poney le col spectaculaire du Gap of Dunloe, à 200 m d’altitude. L’une des dernières rares forêts d’ifs d’Europe, et l’une des plus anciennes d’Irlande, borde les lacs. Elle fournit un refuge au daim rouge local (ci-dessus), qu’on n’aperçoit qu’ici.
La découverte de Killarney serait incomplète sans la visite des demeures et des châteaux du parc. La Muckross House, qui date du Xlxe siècle, a reçu de nombreux invités de marque, y compris la reine Victoria.
Dans le voisinage, des fermes traditionnelles proposent aux visiteurs un aperçu de l’héritage agricole de la région. Rendez-vous pied ou en vélo jusqu’à l’ile Dinis en traversant la péninsule de Muckross, et découvrez le minuscule Dinis Cottage, un gite historique où l’on peut prendre le thé. La pittoresque bawn (tour) de Ross Castle fut construite au xve siècle par le clan O’Donoghue sur la rive du Lough Leane: la légende veut que O’Donoghue y repose et qu’il se réveille tous les sept ans pour monter son cheval blanc autour du lac.
Lancez-vous en barque jusqu’à l’île d’lnnisfallen, enfouie sous les bois. Les aventureux y dénicheront les ruines d’une église.
MOINS D’UNE JOURNÉE DE VOITURE
La péninsule de Dingle, Irlande
Tenez-vous au bord des précipices venteux de la baie de Dunquin (à gauche) et écoutez le martèlement des vagues. Bien que la péninsule de Dingle ne soit pas techniquement un parc national, ses flots bouillonnants, ses montagnes mauves et ses falaises effondrées revêtent une beauté dramatique. A environ 70 km de Killarney, des vagues de collines ondulent sur l’arête de la chaine des monts Slieve Mish. Les pierres dressées, les huttes en forme de ruche et les forts ronds sont quelques-uns des vestiges archéologiques les plus intéressants d’Europe.
Apprenez l’histoire de la région dans des forts comme An Dén Beag. Suivez la route circulaire de la péninsule (47 km). A Slea Head, marchez jusqu’ à Magharees à travers les ruines, face aux iles l’horizon.

NORDVEST- SPITSBERGEN
Parc national, Svalbard, Norvège

L’isolement de l’archipel de Svalbard (62 500 km2) est proportionnel l’envoûtement que provoque sa beauté. Situé loin au nord de la Norvège continentale et seulement 1300 km du pôle Nord, ce rude relief couvert de glace est plongé dans l’obscurité durant le long hiver. Les os de baleine décolorés qui jonchent le permafrost épais de 500 m paraissent étrangement sereins dans le paysage.
Malgré son austérité, Svalbard mérite largement le voyage l’été, quand le parc entrouvre ses bras glacés pour accueillir une profusion de vie. Les visiteurs quittent la petite Ville de Longyearbyen pour découvrir la splendeur irréelle des fjords et des falaises abritant des milliers d’oiseaux de mer à l’époque de la couvaison. Il y a sept parcs sur l’archipel, mais le Nordvest-Spitsbergen est le plus accessible, et la plupart des principaux sites historiques de ces îles s’y trouvent. La faune est d’une variété surprenante: on y voit des rennes, des phoques et parfois la silhouette fantomatique d’un ours polaire. Et avec un peu de chance, le spectacle indescriptible d’une aurore boréale.
PASSER UNE JOURNÉE DANS LE PARC ?
En kayak parmi les icebergs
Quelle que soit la croisière que vous choisissez, rendez-vous å terre aussi souvent que possible pour une balade ou une visite guidée dans cette nature glacée ponctuée, l’été, par une floraison explosive et l’épanouissement des mousses. Essayez-vous au kayak pour voir la glace s’effondrer dans les eaux gelées.

SNOWDONIA
Parc national, pays de Gales
Lorsqu’on se trouve dans la vallée de I’Ogwen, avec ses roches déchiquetées, ses herbes folles et ses montagnes, un sentiment de romantisme héroique s’impose, porteur de mythes et de légendes. Les sommets acérés et les châteaux en ruine caractéristiques du plus ancien parc du pays de Galles forment la toile de fond de maintes histoires célèbres: Snowdonia est étroitement associé au roi Arthur, qui aurait combattu un géant au sommet du mont Snowdon, et dont l’épée, Excalibur, fut jetée au fond d’un lac, le Llyn Lyydaw. La région fut aussi le champ de bataille d’Owain Glyndwr (Owen Glendower) qui, au début du xve siècle, mena une révolte sanglante pour restituer leur couronne aux Gallois.
Le passé, sans cesse présent dans les conversations des habitants (environ 60% d’entre eux parlent encore le gallois), se révèle dans les chambres funéraires datant de l’âge de pierre, les forts romains et les carrières d’ardoise.
Vingt-six mille âmes vivent l’intérieur du parc, d’où son caractère unique combinant la rude beauté des paysages et le charme des villages.
La nature n’en reste pas moins vigoureuse et sauvage. Snowdonia offre 2130 km2 de vallées, de forêts et de lacs (ci-dessus), dominés par les montagnes impressionnantes qui définissent si bien la région. Elles couvrent plus de la moitié du parc et de nombreuses cimes dépassent les 900 m. Le Snowdon, naguère nommé le «Grand Trône», est le plus haut sommet (1085 m) du pays de Galles et de l’Angleterre, ce qui fait du parc un haut lieu de l’alpinisme. Si le Snowdon pose un défi stimulant aux randonneurs, il peut aussi se découvrir à travers les fenêtres d’un train à crémaillère, le Snowdon Mountain Railway.
Outre ses reliefs montagneux, le parc du Snowdonia dispose de kilomètres de côtes escarpées, de lacs paisibles et de fantomatiques demeures. Découvrez le château d’Harlech, bâti au Xllf siècle, ou celui de Dolbadarn, dont la tour ronde semble sortie d’un conte.

A MOINS D’UNE JOURNÉE DE VOITURE
Le parc côtier du Pembrokeshire
Le Snowdonia a une côte, mais le Pembrokeshire est un vrai parc national côtier. A environ 200 km au sud, le long du littoral qui démarre dans la partie la plus septentrionale du Snowdonia, la côte du Pembrokeshire est d’une beauté singulière avec ses affleurements escarpés, ses falaises déchiquetées et ses iles où les macareux (ci-dessus) viennent pondre leurs œufs. Le « passage secret», comme on appelle aussi l’estuaire du Daugleddau, abrite une riche histoire de mines de charbon et de chäteaux normands. Ce littoral dentelé s’explore grâce à ses 1000 km de sentiers de randonnée permettant d’accéder aux plus belles plages du pays de Galles, mais aussi d’apprécier l’agitation bon enfant des ports locaux. Ceux qui souhaitent prolonger l’excursion emprunteront une partie des 300 km du Pembrokeshire Coast National Trail.

LACS DE PLITVICE

Parc national, Croatie
La véritable beauté du plus grand parc national de Croatie tient à son chapelet de chutes reliant les 16 lacs de Plitvice. Ces chutes cascadent sur 8 km et forment un kaléidoscope toujours changeant de couleurs, qui passent du gris serein au vert émeraude et au bleu profond. Et l’aspect de ce paysage de conte de fées aquatique évolue en permanence : en s’écoulant sur la craie et le calcaire, l’eau édifie des barrages naturels – de fragiles barrières qui s’élèvent d’environ 1 cm par an.
Chaque lac, entouré de mousses et de bandes de verdure, se déverse dans le lac suivant par une cascade. Les couleurs de l’eau dépendent ainsi du jeu subtil entre lumière, dépôts minéraux et organismes aquatiques, de sorte que chaque visite est une nouvelle révélation. Toute cette eau nourrit des forêts abritant des loups, des ours et plus de 120 espèces d’oiseaux.
Une série de chemins en planches de bois mène de lac en lac, si bien que le visiteur a l’impression de s’intégrer profondément dans ce paysage éthéré.
PASSER UNE JOURNÉE DANS LE PARC ?
Suivre le systéme «H»
Le meilleur moyen de voir Plitvice consiste à suivre le système des sentiers «H qui guide la visite au gré des 16 lacs du site. Ces sentiers offrent de jolis points de vue sur les lacs et les chutes. L’eau est vaporisée sur le parcours et des papillons s’ébattent fréquemment dans cette bruine illuminée par le Soleil.